La blessure, un livre d'utilité publique!

1960. Robert et Danielle s’aiment. Ils ont 20 ans. Ils l'ont fait juste avant qu'il parte pour l'Algérie. Ils se marieront après la quille. Ils s’écrivent, autant qu’ils le peuvent, il lui raconte sa guerre d’Algérie en grande Kabilye, l’indicible, l’inaudible…
Jean-Baptiste est le fils de Danielle et de Gilles. Il est reporter de guerre. Il est à Paris et sombre dans une grande souffrance psychique et entre en psychiatrie pour Syndrome de Stress Post Traumatique. Il se rappelle les guerres à Kaboul, au Kosovo, au Rwanda… Il se rappelle aussi la lente dérive de sa mère dans la folie, minée de tristesse…
Ces 3 histoires sont reliées, et sont une même et seule histoire. Elles vont nous faire entrer au coeur de la guerre, des combats, des horreurs, mais aussi du combat pour l'amour. C’est un livre sur la guerre d’Algérie et son absurdité, celle vécue par ces appelés qui, pour ceux qui rentrèrent, ne racontèrent jamais… C'est un livre sur l'impact de l'Histoire collective sur les histoires familiales et les trajectoires individuelles...
C’est un livre sur les liens invisibles que tissent entre les générations d'une même famille les deuils non faits et les vécus traumatiques...
La « traversée » douloureuse de l’auteur et sa plongée dans l'écoute de son passé donneront un tout autre sens à sa vie, et lui permettront de comprendre qu'il ne savait pas qu'il savait tout...
C'est une lecture indispensable d'utilité publique collective, familiale et individuelle... Quelques extraits :
"Paradoxalement, à Paris, la guerre me manque terriblement. La vie est fade. Si ce qui tue l'homme, c'est l'ennui, la guerre vous tue parfois mais vous ennuie rarement. Même les morts y ont de sacrées histoires à raconter. La guerre, je la sens toujours en moi, absente et douloureuse, comme le membre fantôme d'un amputé. Un membre gangréné que je dois couper pour me sauver. "
"Dans la vie ordinaire, vous pouvez passer votre existence entière avec quelqu'un sans savoir ce qu'il vaut vraiment. Dans la guerre, quand vous rencontrez quelqu'un, vous le savez très vite. Vous comprenez immédiatement s'il peut vous tuer, se sauver en cas de danger, ou bien sacrifier sa vie pour vous. La guerre, c'est la vérité de l'homme mise à nu, dans toute son horreur, sa bassesse, toute sa grandeur, toute sa beauté."
« Maman, c’est toi qui avais raison. Quelle connerie la guerre. Tout – l’Algérie martyrisée, le piton et le mousqueton, la montagne, la forêt, la pluie heureuse, la pluie d’acier, de fer, de sang -, tout avait toujours été là, devant moi, depuis toujours. Et je n’avais jamais rien compris. Rien à rien, maman ».