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"Même lorsqu’il a pénétré en enfer, tout homme éprouve le besoin de se convaincre qu’il reste u


En ce lendemain d'élection de D. Trump, cette phrase résonne.... Qui de ma génération ne s’est pas laissé emporter par les lectures légères et épicuriennes d’Alexandre Jardin telles que l’Ile des gauchers, Fanfan, le Zèbre, etc. ?

C’est un récit d’un tout autre genre que nous a donné à lire en 2011 l’auteur.

A l’âge auquel son père est mort, il décide de dire, publiquement, de hurler, de dénoncer, que son grand-père paternel était le directeur de cabinet de Laval, en particulier lors de la Rafle du Vel d’Hiv en juillet 42. Pied à pied, il montre comment il a ouvert les yeux sur cette vérité et surtout toute l’habileté de sa famille, des gens très bien en général, à ne rien cacher, à tout dévoiler pour mieux dissimuler. Il montre aussi comment tous les « gens très bien » sont capables de barbarie.

A l’heure où les médias qualifient les terroristes de "barbares", nous pourrions préférer le terme "d’actes de barbarie", dont tout un chacun est capable, l’histoire nous l’a démontré à plusieurs reprises...

Plus qu’un pamphlet dénonciateur de sa famille, c’est un récit mené au couteau, qui avec finesse montre ce que chacun peut s’avouer selon là où il en est avec lui-même et avec son histoire… Il donne à voir des concepts majeurs de l’analyse transgénérationnelle : la mécanique du secret, l’effet du contexte, le défaut de perception (on voit ce qu’on croit et non l’inverse !), la banalité du mal (H. Arendt).

Quelques citations :

« L’époque ne perçoit que ce que le contexte culturel rend sensible. »

« Pour disinguer une vérité, il ne suffit pas de poser les yeux sur un document ; encore faut-il être en mesure d’en apprivoiser le sens, de l’incorporer à un contexte qui lui prête sa signification. (…) Comment admettre que le mal pouvait jaillir d’un cœur pur, de l’intégrité faite homme et d’un politique doté d’un sens supérieur de la responsabilité ? »

« Même lorsqu’il a pénétré en enfer, tout homme éprouve le besoin de se convaincre qu’il reste un type bien. Je vous renvoie aux derniers mots de l’autobiographie de Rudolf Hoess, commandant d’Auschwitz : « Moi aussi j’avais un coeur » »

Et où l’on retrouve l’épicurien… aussi...

« A la fin du repas, je lui demande son numéro de téléphone. –Pourquoi donc ? – Pour vous revoir. –Pourquoi ? La rencontre n’a t’elle pas eu lieu ? Que voulez-vous de plus ? L’intelligence de cette parole m’a saisi. Cette ancienne jeune fille souriante savait honorer l’instant. »

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